1. Le parti monothéiste

Moïse a-t-il existé ?

Il était une fois un Pharaon dont l’appellation grecque est Amenophis IV, qui, selon les égyptologues, appartenait à la XVIII° dynastie, et régna une quinzaine d’années autour de l’an 1360 avant l’ère commune. Il était le mari de la belle Nefertiti. Ce Pharaon devait être exaspéré des disputes entre les prêtres des différents cultes et, comme tout souverain, préoccupé d’unité nationale. De là découlerait son idée que le culte d’un seul dieu, appelé Aton, mot qui dans la langue de son temps voulait dire « Seigneur », ferait l’union, non seulement de tous ses prêtres, mais aussi de tous les peuples asservis à son Empire.

Pour proclamer sa propre allégeance à ce Dieu, il se fit appeler Akhen-Aton, ce qui veut dire, paraît-il, « le Seigneur est satisfait ». Changer son nom, comme tout souverain accédant au trône, était sans doute acceptable. Mais ordonner l’abandon du culte des autres dieux allait se révéler suicidaire : c’était attaquer de front les intérêts des prêtres, dans une société où ils étaient seuls détenteurs de la science, et surtout seuls à savoir lire, après de longues études, les complexes hiéro-glyphes, les gravures sacrées. Son échec était dès lors fatal et les cultes anciens furent rétablis par un successeur, issu je crois d’un Coup d’État.

Son idée était simplement en avance sur son temps. Elle est en passe, après plus de trois millénaires de détours, de faire l’unité, non de l’Égypte, mais de l’ensemble du monde : l’unicité de Dieu était bel et bien équivalente à l’unicité du Genre humain tout entier, et portait en elle l’échec de toute tentative de partition, entre races, entre religions, entre nations, entre classes sociales, entre sexes.

Akhen-Aton avait sûrement des partisans, qu’on peut qualifier de monothéistes, partisans du Dieu Unique. Comme dans tout parti battu, ceux-ci étudièrent les causes de leur échec, et comprirent l’importance qu’y avait joué l’accaparement par le clergé du système d’écriture. Or à la même époque, dans la région de Phénicie qu’on appelle aujourd’hui Liban, là où se trouve la ville de Byblos, venait d’être inventée l’écriture alphabétique que nous utilisons en Occident, et qui est beaucoup plus facile à enseigner au peuple que les hiéroglyphes. Certains monothéistes eurent donc l’idée, pour briser le monopole clérical des hiéroglyphes, de leur substituer cette écriture, et pour commencer, d’écrire et de diffuser un exposé de la doctrine monothéiste écrit avec les vingt-deux lettres phéniciennes. Ce traité nous a été conservé sous le nom de « Torah« , et la langue qu’il utilise est l’hébreu biblique.

Le rédacteur de cette Torah est lui-même connu sous le nom de Moïse. Évidemment nous ne savons pas si Moïse rédigea seul les cinq livres qui lui sont attribués, et nous ne savons pas non plus bien distinguer ce qui est l’apport original de ce Moïse, ni ce qu’il doit à des doctrines et légendes antérieures dont il avait connaissance. C’est d’ailleurs la même chose pour d’autres auteurs, comme Homère, Shakespeare, ou La Fontaine, dont personne ne discute ni l’existence, ni le génie, ni l’unité de l’œuvre.

A suivre

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La Bible hébraïque présentée, traduite (8 versions) et commentée sur JUDÉOPÉDIA

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