Cet embryon, c’est moi ?
Il n’y a aucune raison de douter que Moïse ait été un enfant trouvé. L’importance qu’il attache aux mystères de la procréation et de la filiation sont l’indice certain qu’il se posait des questions sur ses propres origines. Cette importance explique d’ailleurs la fascination qu’exerce le texte biblique sur ses lecteurs, car chacun y trouve des éléments pour répondre à ses propres questions existencielles. Mais de là aussi vient la difficulté qu’il y a à l’expliquer aux enfants : leur parle-t-on de ces choses ?
Ainsi de l’Arche de Noé. Qui doute que fut un grand bateau ? On en cherche quelquefois les traces, du côté du Mont Ararat. Qui ne voit qu’il y a là une métaphore de l’embryon flottant dans le liquide amniotique ? Une femme, avant l’accouchement, « perd ses eaux ». Et l’Arche est supposée n’embarquer que des couples, d’hommes et d’animaux, qui ont en partage la reproduction sexuée.
Genèse 7, 13-16 :
Ce même jour entrèrent dans l’arche Noé, Sem, Cham et Japhet, fils de Noé, la femme de Noé et les trois femmes de ses fils avec eux : eux, et tous les animaux selon leur espèce, tout le bétail selon son espèce, tous les reptiles qui rampent sur la terre selon leur espèce, tous les oiseaux selon leur espèce, tous les petits oiseaux, tout ce qui a des ailes. Ils entrèrent dans l’arche auprès de Noé, deux à deux, de toute chair ayant souffle de vie. Il en entra, mâle et femelle, de toute chair, comme Dieu l’avait ordonné à Noé. Puis l’Éternel ferma la porte sur lui.
En hébreu, « Arche » se dit Tebah, TBH. Or, dans toute la Torah, ce mot n’est employé que dans une seule autre occurrence ; il désigne le berceau, le panier, la corbeille, dans lequel la Fille du Pharaon trouve le petit Moïse flottant sur le Nil (Voir A4 : L’Arche de Moïse, le berceau de Noé).
La Septante grecque n’a pas utilisé le même mot pour les deux Tebah ; pour Noé, elle a utilisé « kibotos« , coffre, mot qu’elle a utilisé aussi pour l’Armoire renfermant les Tables de la Loi, l’Arche sainte ; les deux « kibotos » sont devenus des « Arca » en latin, d’où nos Arches. Pour Moïse, elle a utilisé une transcription de Tebah, « thibis« , qu’on traduit généralement par « corbeille ».
Évidemment des milliers d’espèces animales logées dans une corbeille, c’est difficile à imaginer. Mais est-ce plus difficile que d’imaginer le tout petit embryon, celui dont on voit l’image sur la première échographie, devenir une personne humaine ? ou d’imaginer le tout petit embryon que vous fûtes un jour, vous-même, flottant dans le ventre de votre mère ?
Mais ce n’est pas tout. Voyons la formation des noms de Moïse et de Noé. Pour Moïse, c’est facile, le texte est explicite. Exode 2, 10 : ” La femme (c’est la mère de Moïse) prend l’enfant et le nourrit. L’enfant grandit, eelle l’amène à la fille de Pharaon. C’est pour elle comme un fils. Elle crie son nom : Moshé MSH. Elle dit : oui de l’eau je l’ai tiré (MSYTHW, Mechytihou)
Pour Noé, c’est plus subtil. Genèse, 6, 6-8 : YHWH se repentit d’avoir fait l’homme sur la terre, et il fut affligé en son cœur. Et YHWH dit : J’exterminerai de la face de la terre l’homme que j’ai créé, depuis l’homme jusqu’au bétail, aux reptiles, et aux oiseaux du ciel; car je me repens de les avoir faits. Mais Noé (WNE, VeNoa’h) trouva grâce (EN, ‘Hen) aux yeux de YHWH.
NE Noa’h, Noun-‘Het, trouva EN ‘Hen, ‘Het-Noun dans les yeux de YHWH : c’est normal, dans les yeux de quiconque, on se voit inversé, à l’envers… Avez-vous remarqué que l’inverse de MSH, Moché, Moïse, c’est HSM, HaChem « le Nom », mot souvent utilisé en hébreu pour remplacer « le Nom » de YHWH, imprononçable ?
Nous n’en avons pas fini, ni avec SM Chem, Nom, ni avec EN, ‘Hen,, Grâce.
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