L’Etat, c’est Dieu
Une dépêche Reuters, reprise par CNN.com attire l’attention sur le curieux procès qu’intente un Italien nommé Luigi Cascioli, auteur d’un livre intitulé “ La fable de Jean de Gamala ”, au curé Enrico Righi pour « abus de la crédulité populaire »… On peut en savoir plus en consultant le site (en français) de LC : il s’agit d’un procès fait par un athée militant, en mal de publicité, à l’Eglise catholique.
Les Américains se demandent si Darwin et le « créationnisme » doivent être enseignés, les Français se demandent si la loi doit écrire l’histoire, voici un juge italien chargé de délibérer sur l’historicité de Jésus. On peut se moquer, mais la leçon, c’est que 1936 ans après la chute du Temple de Jérusalem, l’Etat est devenu, en Occident, l’interprète de la Transcendance, bénie soit-Elle.
Quant à Jean de Gamala, voici une piste pour se faire une idée. Une bonne part des oeuvres de Flavius Josèphe, dans la traduction de Théodore Reinach, est maintenant en ligne. Il cite souvent Gamala ou Gamla, place forte sur le Golan, dont Rabbi « Gamliel » portait le nom.
On y trouve ceci :
<< Quand le domaine d’Archélaüs eut été réduit en province, Coponius, Romain de l’ordre équestre, y fut envoyé comme procurateur : il reçut d’Auguste des pouvoirs étendus, sans excepter le droit de vie et de mort. Sous son administration, un Galiléen, du nom de Judas, excita à la défection les indigènes (54), leur faisant honte de consentir à payer tribut aux Romains et de supporter, outre Dieu, des maîtres mortels. Ce sophiste fonda une secte particulière, qui n’avait rien de commun avec les autres (55).
Note (54) (extrait) On a voulu parfois identifier notre Judas avec Judas fils d’Ezéchias, qui saccagea en 4 av. J.-C. l’arsenal de Sepphoris (supra, IV, 1) ;(…). Judas fils d’Ezéchias est un brigand, fils de brigand ; Judas « le Galiléen» (il était en réalité, d’après Ant., XVIII, § 4, originaire de Gamala en Gaulanitide, district du territoire de Philippe) est plutôt un docteur fanatique, le fondateur de la « secte » des zélotes ou qannaïm. Il est à remarquer qu’aucun des fils de Judas le Galiléen ne s’appelait Ezéchias. >>
On a donc un Judas le Galiléen, ou Judas de Gamala, ou Judas « de Gaulatinide », ou Juda le Gaulonite, c.-à-d. « du Golan », fondateur du mouvement « zélote », dont Flavius Josèphe dit ailleurs que ses deux fils Jacob et Simon seront crucifiés par Tibère Alexandre. Or on peut trouver sur Internet l’ouvrage de Daniel Massé, »L’Enigme de Jésus-Christ », qui développe toute une théorie sur les assimilations des personnages des Evangiles aux personnages historiques, et qui fait en particulier de Jean de Gamala, supposé fils aîné de ce Judas de Gamala (appelé par Massé « Juda le Gaulonite »), le « véritable » crucifié de Ponce-Pilate.
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