Extrait savoureux d’un texte remarquable
Le 15 janvier 1919, le ministre des affaires étrangères, Stephen Pichon conseille à Paul Cambon d’avertir le gouvernement britannique du danger sioniste, de peur qu’il ne devienne une cause de trouble international au Moyen-Orient. Les Sionistes doivent comprendre, une fois pour toutes, qu’il ne peut être question de constituer un Etat juif indépendant en Palestine, ni même de créer une quelconque entité juive souveraine. Trois jours plus tard, Cambon répond. Il a du mal à croire à la conversation qu’il vient d’avoir avec Balfour. Conformément à son style habituel de dilettante (écrit Cambon), Balfour a affirmé qu‘il serait intéressant d’assister à la reconstitution de l’antique royaume de Jérusalem. Et lorsque Cambon proteste que, selon le livre de l’Apocalypse du Nouveau Testament, un tel événement annoncerait la fin du monde, Balfour réplique : Il serait encore plus intéressant d’assister à la fin du monde.
« Juifs, Arabes, et diplomatie française« , D. Pryce-Jones
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