Après le 11 septembre 2001, j’écrivis pour la revue Passages un article intitulé « Fanatisme et amalgames: ce qu’en dit la Bible »
J’y écrivais :
« L’État, transcendant aux mortels qui le constituent à chaque instant, est détenteur de la violence légitime : il peut déclarer la guerre à d’autres États et contraindre les individus qui ne respectent pas la loi. Les lois qui s’appliquent à la guerre et celles qui s’appliquent à l’État sont particulières. Ainsi l’“ usage excessif de la force ” fait l’objet de l’épisode du viol de Dinah, en Genèse 34. ».
Je tirais de cet épisode une moralité reprise dans le billet « La bavure« :
« Il appartient à un État en guerre de proportionner les moyens employés aux buts poursuivis et de sanctionner d’éventuels excès, sous peine de voir la ruine de sa réputation servir d’arme à ses ennemis. (…) C’est l’honneur de l’État d’Israël, écrivais-je, d’avoir déféré Ariel Sharon en justice et d’avoir condamné sa responsabilité indirecte dans les massacres de Sabra et Chatila, perpétrés par les milices libanaises.
Allons plus loin. Pourquoi le zèle des habitants de Sichem, qui acceptent d’être circoncis, est-il si mal récompensé ? Elie Munk, citant Maïmonide, répond :
« Les Noachides (c’est-à-dire les peuples soumis aux « lois de Noé« ) sont tenus d’ériger des tribunaux dans chaque ville pour veiller au respect de leurs lois et juger ceux qui se rendent coupables d’une infraction. Or tout Noachide qui viole une des sept lois qui lui sont ordonnées est passible de la peine de mort. (…) Sichem avait ravi la fille de Jacob, et les habitants le savaient, mais ne l’avaient pas jugé. » Autrement dit, un peuple sans tribunaux ne peut survivre en tant que peuple. Le jour où les lanceurs de roquettes, les organisateurs d’attentats-suicides et les assassins de présumés « collaborateurs » seront jugés, et non plus exaltés, la cause du peuple palestinien aura sensiblement avancé. Israël doit « laver son linge sale en famille », mais les Palestiniens, et les peuples arabes et musulmans, doivent faire de même avec leurs fanatiques.
Reste une question. Comment les coupables, Siméon et Lévi, s’en tirent-ils ? La réponse est dans le billet « Le châtiment de Siméon » : Lévi est privé de territoire et dispersé au sein du peuple juif, pour accomplir sa fonction sacerdotale. Quant au territoire de Siméon, il est enclavé dans celui de Juda. Ainsi les partisans de la violence sont neutralisés et leur énergie dispersée insuffle force et courage à la nation toute entière.
L’objectif est donc que le Hamas renonce à la violence et se consacre à ses activités politiques et caritatives, sous le contrôle de l’État palestinien, tout comme le Hezbollah sous le contrôle de l’État libanais. Il est aussi que la liberté religieuse règne en Orient comme en Occident et que des communautés chrétiennes ou juives s’épanouissent librement en territoire palestinien, comme dans les autres États arabes ou musulmans, de la même façon qu’églises, temples et mosquées coexistent librement avec les synagogues, en Israël et ailleurs.
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Note : C’est aujourd’hui la Chandeleur. Sur ce sujet, voir : Chandeleur et laicité
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MLL en vidéo UTLS, 26 février 2000, « Migrations et tensions migratoires ».
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