Le salut par les véhicules électriques, le nucléaire et l’internet
Comme l’avait prévu le Club de Rome, le pétrole accumulé au cours des millions d’années va finir par manquer. Fatalement, d’une manière ou d’une autre, le volume annuel de pétrole extrait et consommé va passer par un maximum, le « peak oil« , pour décroître ensuite inexorablement.
Il en résultera des hausses de prix, et dans certains pays ou certaines configurations des pénuries, accompagnées des troubles qu’elles créent toujours, et la substitution progressive par d’autres énergies. Une action volontariste peut en revanche réduire les difficultés connues, d’une part, par ceux dont la consommation est déjà très élevée, et d’autre part, par ceux pour qui elle est faible, mais vitale. Et il appartient clairement aux premiers, détenteurs de capitaux et de compétences, d’agir.
Beaucoup a été fait et pensé dans la période récente en ce sens. Pourtant, deux pistes complémentaires aujourd’hui s’imposent, alors que le baril de pétrole vient de passer la barre des 105$ à New York, en hausse de 50% en sept mois, les producteurs sur-compensant la baisse du dollar par rapport à d’autres grandes monnaies :
– le véhicule électrique, porté par une relance accrue du nucléaire,
– et un usage intensif des TIC (techniques de l’information et de la communication), pour les économies et usages rationnels de l’énergie.
Pour les premiers, leur décollage pour passer d’une situation de niche à un outil grand public dépendra de façon cruciale de stratégies partagées entre constructeurs et puissances publiques, tant nationales que grandes agglomérations : il faut pouvoir recharger son véhicule la nuit, au moment où le parc de production d’électricité fonctionne avec du nucléaire en base, très peu émetteur d’effets de serre, et pour cela, équiper les trottoirs de façon aussi dense que ce qu’on a fait pour l’éclairage public.
Cela créera en outre des emplois non délocalisables, et réduira une facture pétrolière qui, à 45,2G€ en 2007, dépasse à elle seule le déficit commercial de la France. Cela réduira d’autant notre dépendance énergétique. Cela réduira aussi l’écart entre consommations de pointe le jour et consommations nocturnes, écart qui, sinon, ira en s’accroissant, conduisant à des productions d’électricité coûteuses en gaz à effet de serre. Cela peut enfin avoir un effet incitatif sur le type d’équipements électriques de nos partenaires européens, qui, à défaut, ne permettrait pas d’atteindre l’objectif de réduction des gaz à effet de serre de 20% en 2020.
Le mouvement est lancé : la Californie, par des mesures incitatives, vient de convaincre Renault et Nissan de l’équiper d’ici 2010, la Norvège commencera à l’être en 2009, Israel en 2011, la France, si nous n’accélérons pas, en 2012. Il faut accélérer ce processus. Les constructeurs estiment que le parc électrique installé en 2020 pourrait osciller entre 5 et 20% du total. Pour arriver vers le haut de la fourchette, et pas simplement en consommateurs de technologies importées, il faut donner une impulsion supplémentaire, maintenant. De nouvelles équipes municipales pourraient s’en inspirer, lorsqu’elles ne l’ont pas déjà fait.
Pour les TIC, les nombreux usages qu’on peut attendre de la domotique, de meilleures régulations, de téléconférence ou de télétravail permis par le haut débit, sont autant de pistes qu’il convient d’amplifier.
Il y a urgence : si notre facture énergétique de 2007 avait décru de 4%, grâce à un hiver doux et à des comportements économes, il n’en sera pas de même en 2008, aux tarifs actuels du pétrole.
CS & GPV
(Christian Scherer et Grégoire Postel-Vinay)
Voir aussi :
Le jour où il n’y aura plus de pétrole
La Bible hébraïque présentée, traduite (5 langues, 8 versions) et commentée sur JUDÉOPÉDIA
Articles sélectionnés du Blog MLL – Sommaire du Site MLL – Page d’Utilisateur de Wikipédia
MLL en vidéo UTLS, 26 février 2000, « Migrations et tensions migratoires ».
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