Crâne d’huile
Dans le verset 1.Samuel, 16, 1 cité hier, « huile » se dit SMN, Chémen (voir translittération) :
» Jusques à quand resteras-tu à pleurer Saül, alors que moi je l’ai rejeté pour qu’il ne règne plus sur Israël ? Emplis ta corne d’huile (SMN, Chémen) et va ! Je t’envoie chez Jessé de Bethléem, car je me suis choisi un roi parmi ses fils. »
Corne d’huile ? SMN QRN ? Chémen Qérène ? « Bon Dieu, mais c’est bien sûr ! » : Simon de Cyrène ! Il est facile de vérifier qu’en grec, « Cyrène », capitale de la Cyrénaïque, sur la côte libyenne, à mi-chemin entre Alexandrie et Carthage, c’est Kurênê, avec un Kappa.
Alors que Luc est seul à citer Quirinius, Simon de Cyrène porte la croix du Christ chez les trois Evangélistes « synoptiques » : Marc (15:21-22), Matthieu (27:32) et Luc (23:26). Prenons Marc 15 (a).
« (21) Et ils requièrent, pour porter sa croix, Simon de Cyrène, le père d’Alexandre et de Rufus, qui passait par là, revenant des champs. (22) Et ils amènent Jésus au lieu dit Golgotha, ce qui se traduit lieu du Crâne. » (en grec : Kranion Topos).
Je ne savais pas que « crâne » venait du mot grec KRaNion. Mais sur Golgotha, j’ai ma petite idée.
Revenons au recensement, celui de Moïse, pas de Quirinius. Nombres 1, 2. C’est YHWH Qui parle :
« Faites le recensement de toute la communauté des Israélites, par clans et par familles, en comptant les noms de tous les mâles, tête par tête. »
Le dernier mot du verset, traduit ici par « tête par tête », c’est LGLGLTM, Legoulguelotam. C’est un mot à l’assonance bizarre (comme Google), qui ne peut pas ne pas frapper l’auditeur, d’autant qu’il revient encore trois fois, à la fin des versets 18, 20 et 22, successivement pour toute la communauté, et pour les deux premières tribus, celles de Ruben et de … SiMéoN (SMOWN, Chiméone). Siméon, c’est le fils de Jacob qui, associé à Lévi, esr le héros de la sale affaire de circoncision qui suit le viol de leur soeur Dinah ( »Genèse 34).
GLGL, Guilgal est l’endroit où Josué (chap. 4 et 5) dresse en cercle douze pierres symbolisant les douze tribus et où il circoncit avec un silex les enfants d’Israël rescapés du désert. Le nom est donc associé aux pierres et au décompte individuel. Le français « calcul » vient du latin calculus, petit caillou. Chouraqui traduit LGLGLTM, Legoulguelotam, par « par crâne ». « Par tête » rend mieux l’idée de calcul, de « dénombrement » des vivants, mais je suppose qu’au Jugement dernier, et avant la Résurrection, YHWH béni-soit-Il décomptera les crânes.
Simon, c’est Pierre. Pierre, c’est ABN, Evène, AB-BN, Père-Fils : dans ABN, AB, c’est 1 et 2, dans QRN, QR, c’est 100 et 200.
Genèse 28, 18 (après le rêve de l’échelle) : « Levé de bon matin, (Jacob) prit la pierre (ABN) qui lui avait servi de chevet, il la dressa comme une stèle et répandit (WYZQ, Vaytsoq) de l’huile (SMN) sur sa tête. »
Genèse 35, 14 (à Bethel) : « Jacob dressa une stèle à l’endroit où il lui avait parlé, une stèle de pierre (ABN, Evène), sur laquelle il fit une libation et versa de l’huile (SMN, Chémène) ».
Reste à expliquer pourquoi il porte la croix, que l’Ancien Testament préfigure, selon le cas, par le bois ou par l’arbre.
1. Dans l’épisode de la « ligature d’Isaac », dit du « sacrifice d’Abraham », c’est Isaac qui « porte le bois » du sacrifice (Genèse 22,6). Isaac est le père d’Esaü – autrement appelé Edom, le roux, Rufus en latin – et de Jacob, – le boiteux, le tordu, Alexandre en grec.
2. Jessé de Bethléem est bien connu de l’iconographie chrétienne, par « l’arbre de Jessé », arbre généalogique de David et du Messie. En Isaïe 11,1 figure la prophétie qui fonde cette image :
« Un rejeton sortira de la souche de Jessé, un surgeon (NZR, Netsère) poussera de ses racines »,
une des deux étymologies vraisemblables du nom de Nazareth (l’autre étant le Nazir, NCYR, défini par Nombres 6, 1-21, enfant consacré à YHWH dès sa naissance, ce qui est précisément le cas de Samuel. Et comme souvent en pareil cas, une étymologie n’empêche pas l’autre).
Qui nous expliquera tout cela ?
(a) Pour un commentaire de Matthieu 27, 30 à 36, voir Maurice Mergui, Comprendre les origines du Christianisme. de l’eschatologie juive au midrash chrétien, Nouveaux Savoirs, 2006, p. 76 et 77.
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La Bible hébraïque présentée, traduite (8 versions) sur JUDÉOPÉDIA
et commentée sur son blog
Démographie, Bible et société
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